Ambassades du Siam en France (1686 et 1861)
Ambassades du Siam en France : Versailles – 1686
En 1686, la réception des ambassadeurs du roi de Siam, Phra Naraï, avec le faste déployé à la gloire du Roi-Soleil avait pour but de créer pour la France un nouvel allié dans sa lutte contre la Hollande.
Malgré son triomphe sur la Hollande (traité de Nimègue en 1678), Louis XIV demeurait hostile au commerce hollandais et souhaitait poursuivre son offensive jusqu’en Extrême-Orient, où la Hollande comptait quelques établissements.
Au XVIIe siècle, le Siam était la grande puissance d’Asie entre l’Inde et la Chine et fascinait les Européens par sa tolérance, son raffinement et sa culture. De son côté, le roi Naraï qui cherchait un allié en Europe choisit la France qui s’était tenue à l’écart des intrigues du commerce hollandais.
Après une première ambassade en 1681, une seconde fut envoyée en France en 1684, que Louis XIV reçut avec fastes en 1686. Le Roi-Soleil envoya ensuite une mission diplomatique au Siam dans la perspective d’accords commerciaux ainsi que de … la conversion au catholicisme du roi Naraï.
L’ambassade siamoise arriva à Versailles le 1er septembre 1686. Mille cinq cents personnes assistèrent à la réception officielle. On installe de nouveau le mobilier d’argent jusqu’à l’estrade royale.
En dépit des douleurs occasionnées par une fistule, Louis XIV reçut la délégation siamoise tenant la lettre de Phra Naraï dans une boîte. Couverts de leurs étonnants chapeaux pointus, les ambassadeurs se prosternèrent devant le roi, à la façon siamoise. Ils furent autorisés à lever les yeux vers le Roi-Soleil, contrairement à l’usage devant leur souverain. Puis les ambassadeurs se retirèrent à reculons, les mains jointes.
L’un des membres de la délégation siamoise déclara qu’après les trois grandeurs de l’Homme, de Dieu et du Paradis, il connaissait désormais celle de Versailles !
Les trois Ambassadeurs du Siam :
Hélas pour la France, Phra Naraï fut renversé en 1688 et remplacé par un tyran, Pitracha, qui ferma durablement le Siam aux Européens, à l’exception de la Hollande. La lutte contre celle-ci n’était donc pas terminée.
Ambassades du Siam en France : Fontainebleau – 1861
1 : Premier Ambassadeur : Rajikosa Thipusi
2 : Deuxième Ambassadeur : Phra Navaï
3 : Troisième Ambassadeur : Phra Narong
4 : Pho Xaï, fils du deuxième ambassadeur
5 : Nai Sarb Vijisy (?)
6 : L’abbé Larnaudie
Le Siam et la France renouent leurs relations
Dès son accession au trône en 1851 à l’âge de 45 ans, le roi de Siam, Mongkut (Rama IV) (1804-1868) souhaita engager son pays dans un processus de modernisation. Il lui fallait pour cela briser l’isolement du royaume et nouer des relations diplomatiques et commerciales avec la France, l’Angleterre. les États-Unis. etc…
Parmi les articles d’exportation susceptibles d’intéresser les marchands français figure, à la première place, le sucre de Siam qui se vend à des prix beaucoup plus élevés que ceux de Manille ou de la Cochinchine.
Le 14 août 1852, la France décide de négocier un traité de commerce avec le Siam.
Cette mission échoit au consul de France à Shanghai et à Ning-Po, Charles-Louis de Montigny, qui reçoit les pouvoirs de plénipotentiaire le 10 octobre 1855. Arrivé au Siam accompagné de trois bâtiments de la marine impériale, il fait son entrée dans Bangkok le 14 juillet 1856. Il est aidé dans ses pourparlers auprès de la cour par deux religieux français maîtrisant la langue et les us et coutumes pour être installés au Siam depuis de nombreuses années : Monseigneur Pallegoix, vicaire apostolique, et l’abbé Larnaudie, responsable du district missionnaire d’Ayutthaya. Montigny parvient à la signature du traité d’amitié, de commerce et de navigation le 15 août 1856, ratifié un an plus tard. Ce traité prévoit l’établissement de relations consulaires, la liberté de commerce et la liberté pour les religieux de prêcher, de construire des églises en accord avec les autorités siamoises et de circuler librement dans tout le royaume. Ce traité favorable à la France, l’accueil chaleureux réservé à nos compatriotes, le plaisir que suscite cette ambassade auprès des Siamois inquiètent vivement les Anglais qui souhaitent préserver leur prépondérance commerciale et leur influence auprès de la cour de Siam.
Dès 1855, le roi Mongkut songe à envoyer une ambassade à Paris et à Rome. Des trois ambassadeurs nommés trois ans auparavant, deux sont morts quand la Gironde arrive. Immédiatement, le gouvernement siamois procède à la constitution de la nouvelle ambassade menée par trois ambassadeurs chargés de nombreuses commissions.
Le premier ambassadeur s’appelle Rajikosa Thipusi. Agé de quarante trois ans, il est accompagné de son fils.
Le second ambassadeur, Phra Navaï, représente le Roi Mongkut qui détient les pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Agé de trente-trois ans, Phra Navaï s’occupe spécialement de constructions navales et de machines à vapeur. La présence, à ses côtés, de son fils de douze ans, Pho Xaï, étonnera les français car il porte les cheveux en toupet dans l’attente de la rituelle cérémonie de la tonsure qui a lieu entre onze et treize ans.
Le troisième ambassadeur, âgé de vingt-cinq ans, Phra Narong est l’ambassadeur du deuxième roi.
Ces trois ambassadeurs sont accompagnés de dix attachés d’ambassade parmi lesquels il faut distinguer deux officiers et deux sous-officiers chargés de la garde des présents destinés à l’empereur et à l’impératrice. Luang Indy Montri, chef des officiers chargés de toucher les revenus de la ville de Bangkok et au service du roi Mongkut est cet officier à l’aspect austère, âgé de quarante-six ans, qui, à gauche de l’abbé Larnaudie, domine par sa corpulence le corps diplomatique sur la photo et regarde l’objectif d’un air déterminé. Il est représenté, en manteau bleu sur le tableau de Jean-Léon Gérôme qui dépeint l’audience à Fontainebleau.
L’ambassade est accompagnée de l’abbé Larnaudie, interprète du gouvernement siamois. C’est un familier de la cour où il est appelé par le roi Mongkut pour le photographier, seul ou en compagnie de la reine. À son retour à Bangkok. l’abbé Larnaudie sera surnommé par les autres missionnaires “le cornac des ambassadeurs siamois”.
La traversée de Bangkok à Toulon
La Gironde, bâtiment à peine armé et aux chaudières en fort mauvais état, appareille à 9 h 30 pour relâcher à Singapour le 28 où l’ambassade s’établit à terre dans les appartements préparés par les soins du consul de France. Elle y charge 40 caisses de plantes et d’objets d’histoire naturelle adressées au Jardin des Plantes, 300 tonneaux de charbon qui serviront de lest et d’approvisionnement et reçoit trois à quatre canons de bronze. Repartie le 2 avril, elle arrive le 26 mai à Suez où elle dépose l’ambassade qui passe quelques jours au Caire avant de se rendre à Alexandrie où l’attend Asmodée, une frégate à vapeur. Ce n’est que huit ans plus tard, en 1869, que ce type de transit terrestre pourra être évité par les voyageurs, du fait de l’ouverture du canal de Suez. Ce bâtiment à roues repart d’Alexandrie le ler juin pour arriver à Toulon. Le choix de ce port militaire a été préconisé pour impressionner les ambassadeurs et mettre un terme aux médisances, quant à la puissance française, entretenues par des pays rivaux. Le port a revêtu un air de fête : les navires sont tous pavoisés. L’accueil de l’ambassade se fait avec éclat et cérémonial : Charles-Louis de Montigny, chargé par le gouvernement français de l’accompagner pendant tout son séjour, et le sous-préfet se rendent à bord en grande tenue. Les trois ambassadeurs s’embarquent sur le canot du sous-préfet où sont placées les lettres royales saluées de 21 coups de canon, les officiers sur le canot du major général, la suite et les bagages sur les canots de la Direction du port. Lorsque les ambassadeurs mettent le pied sur l’échelle du vapeur, ils sont salués de 17 coups de canon tirés par le vaisseau Alexandre. Mais ce qui semble les avoir le plus impressionnés, c’est la coïncidence qui les fait arriver le jour même de la Fête-Dieu. Ils en tirent un heureux présage pour le succès de leur ambassade mise en grand danger, selon eux, par la mort de l’éléphant blanc peu de temps avant leur départ de Bangkok.
Les visites
Pendant leur séjour, les Siamois seront défrayés de toute dépense ainsi qu’il est d’usage au Siam: l’Hôtel aux Champs-Elysées est loué pour eux, six voitures sont constamment à leur disposition, un train spécial les transporte ; les dépenses de table, d’entretien sont également prises en charge. La quantité prodigieuse des caisses excite la curiosité populaire qui prétend que la plus grande partie contient des présents. Mais au débarquement, une de leurs 48 caisses se défonce et on s’aperçut qu’elle renfermait des piments confits d’une odeur assez peu appétissante pour les Européens. mais qui sont, dit-on, très appréciés et considérés comme une friandise par la haute société siamoise. On ne sait si les Siamois apprécièrent la gastronomie française, mais ils n’honorèrent pas la table richement servie à l’Hôtel de Lyon préférant manger des herbes crues. Les foules se massent aux abords de leur hôtel à Lyon et à ceux de la gare de Lyon à Paris pour apercevoir ces pittoresques personnages dont l’attitude, les physionomies, les coiffures et les costumes en soie brochée d’or pour les grands dignitaires et en étoffe brune sans ornement pour la suite étonnent et émerveillent. Leur séjour de deux mois et demi va ressembler à un marathon touristique où se succèdent visites d’établissements culturels et visites de manufactures parisiennes et provinciales où les ambassadeurs, ensemble ou isolément, vont découvrir de nouvelles technologies.
L’ambassade visite l’arsenal de Toulon, quelques bâtiments tels que le yacht impérial l’Aigle qui a, pour la circonstance, hissé sur le grand mât l’étendard royal de Siam — drapeau rouge avec un éléphant blanc au milieu.
De Toulon, les ambassadeurs et leur suite se rendent par le chemin de fer à Marseille et à Lyon où ils arrivent le jeudi 13 juin au soir. L’ambassade est conduite dans six voitures découvertes à l’Hôtel de Lyon où elle aura peine à se frayer un chemin à travers la foule pressée devant la porte. Le premier ambassadeur est touché de l’attention que l’hôtel a eu d’orner sa façade du drapeau siamois. Les Siamois sont émerveillés par les peintures et les dorures de leurs appartements et fascinés par les immenses glaces qui reflètent leurs personnes.
L’ambassade quitte Lyon le samedi 15 Juin à 7 h 30 par l’express de Paris et arrive à 18 h 50 en gare de Lyon où un détachement de chasseurs à cheval l’attend dans la cour d’arrivée. Une foule s’est massée, dès 17 h, aux abords de la gare pour apercevoir ces personnages pittoresques.
À 19 h , escortés par cinquante chasseurs à cheval commandés par trois officiers, les ambassadeurs et leur suite sont conduits dans six voitures découvertes à leur lieu de résidence, aux Champs-Élysées. Les visites parisiennes commencent le 3 juillet par celle du jardin zoologique de Boulogne où ils peuvent constater l’acclimatation d’espèces originaires de leur royaume. Le même jour. ils découvrent pendant quatre heures le Muséum, notamment sa galerie d’anthropologie avec ses bustes moulés et colorés des différents peuples. Surpris par la statue de la Vénus hottentote et par le buste d’une femme groenlandaise “moulée pendant le voyage au Nord du prince Napoléon”, ils doutent de l’existence de ces types humains et il faudra à plusieurs reprises leur en certifier l’authenticité. La richesse et l’éclectisme du Muséum découvert par les ambassadeurs se résume dans le compliment adressé par le premier ambassadeur au directeur : « Grâce à vous nous avons vu autant de choses en une demi-journée que si nous avions fait le tour du monde ». Le 16 juillet, les trois ambassadeurs visitent la Bibliothèque impériale notamment la galerie des estampes. Ils peuvent voir un ouvrage sur les usages du royaume de Siam et s’intéressent aux portraits gravés des trois ambassadeurs reçus par Louis XIV en 1686 dont ils notent les noms. Ils découvrent l’estampe qui représente l’audience donnée à Versailles par Louis XIV aux ambassadeurs siamois.
Le 17 juillet, les ambassadeurs découvrent l’Imprimerie impériale avec son cabinet des poinçons, la bibliothèque et les ateliers. Ils se sont tout fait expliquer depuis la fonte des caractères jusqu’à la confection des ouvrages et se sont étonnés de la précision et de la rapidité avec lesquelles sont exécutées les différentes tâches. Ils ont admiré les ateliers de fonderies, les presses à bras et les presses mécaniques et autres machines.
À Versailles, ils assistent au spectacle des grands eaux et visitent longuement le musée. Un tableau les a impressionnés : la bataille de la Moskova de Gros par son effet de neige, phénomène climatique qu’ils ne connaissent pas.
La réception au château de Fontainebleau, le 27 juin 1861
Le 27 juin, un maître des cérémonies, introducteur des ambassadeurs et un aide sont allés chercher les ambassadeurs et leur suite à l’hôtel pour les conduire à l’audience impériale. Ils montent dans cinq voitures pour se rendre à la Gare de Lyon où un train spécial les transporte à Fontainebleau.
À la gare de Fontainebleau, des voitures de la cour les attendent et, après avoir traversé la ville, l’ambassade entre au palais par la cour d’honneur. Un bataillon de la garde qui fait la haie leur rend les honneurs accoutumés, puis l’ambassade passe entre des cuirassiers de la garde qui bordent la haie sur le grand escalier et dans la galerie François Ier. Les ambassadeurs sont reçus au bas du grand escalier par le grand maître et le premier maître des cérémonies.
Toutes les portes sont ouvertes à deux battants. La salle de bal est préparée avec goût : sur une estrade élevée de trois marches, on avait tendu un dais de velours. Deux riches fauteuils étaient destinés à Leurs Majestés et un siège plus bas pour le prince impérial. Dès midi, deux officiers de l’ambassade chargés des présents offerts étaient arrivés au Palais et procédaient au déballage et à l’exposition de ces présents. Les présents sont disposés sur des tables dans les embrasures des fenêtres de la galerie.
Le consul de France mentionne, dans une lettre du 23 mars 1861, 34 articles garnis d’une grande profusion de diamants, de rubis et d’émeraudes. Les ambassadeurs sont chargés de présenter les répliques des regalia des rois de Siam (trône, palanquin, parasols, pièces d’orfèvrerie et couronne royale ornée de pierreries, une peinture sur coton représentant le Bouddha d’émeraude) à Napoléon III, des bracelets et des bagues de travail siamois à l’impératrice, …
À 17 h, Napoléon III qui vient de passer en revue la garnison de Fontainebleau entre dans la salle en tenant par la main le prince Impérial. Ensuite apparaît l’impératrice qui s’est parée des diamants et joyaux de la Couronne pour impressionner les Siamois.
Puis les ambassadeurs, introduits par le grand maître des cérémonies et accompagnés de monsieur de Montigny et de l’abbé Larnaudie, font leur entrée selon un ordre précis — les trois ambassadeurs, puis le fils du second ambassadeur, enfin les attachés et secrétaires de la légation — et conforme au cérémonial royal des salutations en vigueur au Siam. Cet usage, qui consiste à se coucher à plat ventre dès la porte de la salle de réception et à marcher sur les genoux et les coudes jusqu’au trône, est devenu le sujet à la mode de certains courtisans.
La marche s’avère difficile pour le premier ambassadeur qui doit tenir entre ses mains la coupe d’or et son support sur laquelle sont disposées les deux boîtes contenant chacune la lettre des rois. Arrivé devant l’estrade, le premier ambassadeur place devant lui les lettres royales puis se prosterne, imité par tous les membres de l’ambassade, trois fois en élevant les mains jointes au-dessus de sa tête.
Ensuite, agenouillé sur le côté et s’appuyant sur le coude droit, il lit à voix basse un compliment en langue siamoise dont l’interprète a répété immédiatement la traduction. En réponse, l’Empereur prononce quelques paroles aussitôt traduites ; les Siamois se prosternent de nouveau trois fois. Puis le premier ambassadeur reprend la coupe et franchit péniblement, sur les genoux, avec le secours des aides de cérémonies les marches du trône pour mettre les lettres royales à la portée de la main de l’Empereur.
C’est ce moment de la présentation de la lettre de Rama IV à Napoléon III que le peintre Jean-Léon Gérôme choisit de représenter dans le tableau Réception des ambassadeurs de Siam par Napoléon III dans la salle de Bal du Château de Fontainebleau commandé par l’empereur pour les Galeries historiques de Versailles. Sur ce tableau, qu’il met trois ans à réaliser et qui sera exposé au Salon de 1865, figurent de façon détaillée les quatre-vingts assistants et les présents.
« Après avoir remis les lettres, [écrit Prosper Mérimée sur le ton du sarcasme] lorsqu’il a fallu revenir en arrière, la confusion s’est mise dans l’ambassade. C’étaient des coups de derrière contre des figures. des bouts de sabre qui entraient dans les yeux du second rang qui éborgnait le troisième. L’aspect était celui d’une troupe de hannetons sur un tapis ».
Après ce cérémonial caractéristique des coutumes de la cour royale siamoise, Napoléon III et l’impératrice s’approchent des ambassadeurs qu’ils font relever pour s’entretenir avec l’un d’entre eux en anglais.
Puis, on les régale d’une collation préparée pour eux.
Ils traversent ensuite tous les appartements du palais et regagnent la gare en passant, comme à leur arrivée, au milieu des troupes formant haie dans la grande cour d’honneur. Ils sont ramenés à leur hôtel par le maître et l’aide des cérémonies selon un cérémonial identique à celui dont ils ont bénéficié à l’aller.
Le retour à Bangkok
À l’issue de leur voyage en France, les ambassadeurs quittent Paris pour Marseille, en septembre, emportant avec elle les lettres et les présents destinés aux rois de Siam et aux principaux personnages de cette cour.
L’Empereur Napoléon III a nommé, par décret du 22 août, le roi Mongkut grand-croix de la Légion d’honneur, le deuxième roi grand-officier, et l’abbé Larnaudie, croix de la Légion d’honneur.
À Marseille, une frégate à vapeur conduit les ambassadeurs à Civitavecchia afin qu’elle puisse se rendre auprès du Saint-Père puis les emmène ensuite jusqu’en Egypte d’où le transport à hélice, l’Européen appareille de Suez le 26 octobre à destination de Bangkok.
Les trois ambassadeurs et leur suite arrivent à Bangkok le 11 décembre.
Monsieur de Castelnau voulant que le retour de l’ambassade ait autant d’éclat que lors du départ demande au commandant de faire débarquer des troupes.
Cette ambassade qui s’est rendue uniquement en France et à Rome n’aura été en fait qu’une simple visite de courtoisie. Les relations franco-siamoises resteront dans un état d’indifférence réciproque et de stagnation jusqu’à l’établissement du protectorat français sur le Cambodge en 1863.
Une ambassade siamoise accompagnée de l’abbé Larnaudie se rendra en 1867 à Paris pour régler ce contentieux.
Le traité du 15 juillet 1867 précisera que le roi de Siam renonce « à tout tribut, présent et autre marque de vassalité de la part du Cambodge ».
Source : www.persee.fr / Photographies de Nadar (B.N.F.)